Il existe de nombreux moyens pour améliorer le bilan routier des jeunes. En Amérique du Nord, le modèle d’intervention retenu est celui de l’accès graduel à la conduite. Ce programme, appliqué au Québec depuis 1997, a permis d’améliorer ce bilan, car il offre un meil-leur encadrement pendant la période d’apprentissage. Les comportements fautifs sont également punis plus sévèrement.
En Europe, plusieurs pays ont élaboré des modèles de formation destinés aux aspirants conducteurs, qui vont au-delà de l’apprentissage traditionnel de la conduite. À la base de ces derniers, une matrice de compétences appelée GDE (Goals for Driver Education) reflète toute la complexité de la tâche du conducteur. Le contenu de la matrice invite les concepteurs à intégrer dans leur programme de formation non seulement les aptitudes de base liées au maniement du véhicule et à la maîtrise des situations de conduite, mais aussi les éléments qui font appel aux motivations et aux attitudes et qui ont des conséquences sur le comportement de la personne au volant.
Le nouveau programme québécois d’éducation à la sécurité routière s’inspire donc du modèle européen et des principes de la matrice GDE, tout en demeurant inscrit dans le cadre plus pragmatique de l’accès graduel à la conduite privilégié en Amérique du Nord.
La décision du gouvernement du Québec de rétablir l’obli-gation de suivre un cours de conduite pour obtenir le permis de conduire un véhicule de promenade a été l’occasion de prendre un virage en matière de formation à la conduite et de proposer un nouveau programme d’éducation à la sécurité routière.
Ce nouveau programme ne vise pas seulement à préparer les candidats à la réussite de l’examen pour l’obtention du permis de conduire, mais aussi à former une nouvelle génération de conducteurs, c’est-à-dire de meilleurs citoyens de la route, plus soucieux des devoirs et des obligations rattachés à toute vie en collectivité.
Le programme est destiné à tous les nouveaux conducteurs, peu importe leur âge. Il est plus exigeant pour les aspirants conducteurs, mais il donne tout son sens au principe selon lequel conduire au Québec est un privilège et non un droit absolu.
TENDRE VERS L’ÉDUCATION ROUTIÈRE CONTINUE
Le nouveau Programme d’éducation à la sécurité routière se veut une étape dans un plus vaste projet d’éducation routière continue. Devenir un citoyen de la route conscient de la sécurité, coopératif et responsable exige que, du plus jeune âge jusqu’à la fin de sa vie, l’usager de la route chemine selon un itinéraire progressif d’acquisition et de maintien de connaissances et de compétences dans différents milieux de vie, à la maison ou à l’école par exemple, et ce, autant avant qu’après l’obtention du permis de conduire.
La ligne de vie ci-dessous présente le parcours qu’effectue l’usager de la route à partir du moment où il est un jeune passager dans son siège d’auto jusqu’à celui où il est appelé à renoncer progressivement à son permis de conduire. Entre ces deux moments, la personne fera divers usages du réseau routier (comme piéton, cycliste, cyclomotoriste, motocycliste, automobiliste, etc.) dont chacun comporte ses exigences et ses règles
Un partenariat entre la Société de l’assurance automobile du Québec et les intervenants de divers milieux (écoles, écoles de conduite, services policiers, milieux de travail, regroupements de personnes âgées, etc.) permet de sensibiliser les usagers de la route à la sécurité routière, à chacune des étapes de leur vie
